La pie-grieche ecorcheur en 5 rencontres

La pie-grièche écorcheur est un oiseau qui me procure toujours une superbe émotion, à chaque fois que je la croise. C’est-à-dire rarement ! Mais au fil de mes randonnées, j’ai pu me constituer une photothèque mine de rien assez bien fournie. Il est donc temps pour moi de vous partager quelques clichés !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Pourquoi autant de fascination pour cet oiseau à peine plus grand qu’un moineau ? D’une parce qu’il ne court pas les rues, de deux parce qu’il se comporte comme un mini-rapace, et de trois parce qu’il parcourt plusieurs milliers de kilomètres depuis le sud de l’Afrique chaque printemps pour se reproduire sous nos latitudes !

Du fait qu’elle ne soit pas très commune, et qu’il lui faut un habitat assez spécifique, la pie-grièche se mérite lorsque l’on part à sa recherche en terrain inconnu. En revanche, dès qu’on entre dans sa zone de présence, elle est plutôt facile à repérer puisqu’elle reste souvent immobile et bien évidence, perchée sur une branche ou un piquet, dans l’attente qu’une proie veuille bien se montrer.

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Une autre particularité de la pie-grièche, c’est qu’elle se constitue un garde-manger avec les sauterelles, scarabées et autre grosses mouches qu’elle capture, en les piquant dans les ronces, aubépines et même parfois les barbelés !

Le mâle se repère tout de suite au bandeau noir si caractéristique qui lui traverse le visage, des oreilles jusqu’au bec.

© Oeil Sauvage / Richard Holding

La femelle est un peu plus terne, mais le plumage de la poitrine et des flancs lui font comme des écailles, ce qui est assez surprenant la première fois qu’on la voit.

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Après l’avoir vainement cherchée lorsque j’habitais dans le Loiret, ma première véritable observation de la pie-grièche écorcheur date de mai 2017, dans l’Eure. En voulant découvrir un nouvel itinéraire de balade, nous sommes tombés sur une zone naturelle préservée dans une des boucles de la Seine, près des Andelys, avec une alternance de pelouses fleuries et de ronciers. On a compris en rentrant plus tard qu’il s’agissait d’une terrasse alluviale gérée par le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie, et que le pie-grièche en était l’une des espèces vedettes !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Ma 2e rencontre mémorable avec la pie-grièche, c’était en Slovénie, 3 mois plus tard. Nous avons été surpris par le nombre de couples différents que nous avons croisés, dans les prairies des vallées verdoyantes de la région des Alpes juliennes. Les paysans slovènes font sécher le foin sur des sortes d’échelles en bois, surmontées d’un petit toit : des perchoirs tout trouvés pour nos mini-rapaces !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

C’est toutefois sur les perchoirs naturels que la pie-grièche est la plus photogénique, comme sur cette unique branche morte que nous avons vue au milieu d’une prairie de fleurs sauvages. Pour ce voyage, je n’avais pris qu’un petit téléobjectif, non adapté aux portraits serrés donc, mais propice à des photos d’oiseaux dans le paysage.

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Ma 3e rencontre photographique vraiment marquante avec cet oiseau a eu lieu 3 années plus tard, à la fin du 1er confinement de 2020. Dans une prairie fraîchement fauchée, je suis venu un soir guetter la venue éventuelle d’un renard. Assis à même le sol adossé à une haie, silencieux et immobile, j’ai vite été diverti par un couple d’oiseaux sur ma droite dans un rosier sauvage. Je suis à moins d’un kilomètre de la maison où j’ai grandi, au sud des Deux-Sèvres, et c’est la 1re fois que je vois des pie-grièches dans cette région !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Arrive le mois de juillet de cette même année 2020. Nous avons décidé de passer des vacances en Lozère, en commençant par 2 jours de randonnée dans l’Aubrac, une région que nous n’avions jamais foulée. Il fait chaud, il y a du monde, des vaches… et des passereaux ! Et là, en plein milieu de notre première randonnée, nous avons eu de superbes conditions d’observation de toute une famille de pie-grièches écorcheurs, juste à côté du sentier de GR. C’est ici que je parviens à capter une femelle en plein vol, avec sa grosse proie !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Ma 5e et dernière rencontre (mais il y en aura d’autres, assurément !) avec la pie-grièche s’est faite peu de temps après, dans le Puy-de-Dôme. Cette fois-ci, c’est un juvénile qui nous a offert un beau spectacle : dans une vallée près de Murol, nous nous baladons d’un pas allant quand soudain, là dans un petit arbre au bord du chemin, nous voyons un individu pas farouche pour un sou !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Je pense que nous sommes restés là plus de 2 minutes à l’observer, sans qu’il ne s’envole : autant dire que j’ai tout le temps du monde pour lui tirer le portrait.

Par moments, il se gratte énergiquement le crâne avec une patte : un comportement étonnant que je parviens à saisir !

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Voilà pour la pie-grièche écorcheur. Mais saviez-vous qu’il existe une trentaine d’espèces de pie-grièche différentes dans le monde ? En France nous avons notamment la pie-grièche à poitrine rose (extrêmement rare, et en voie de disparition hélas), la pie-grièche à tête rousse et la pie-grièche méridionale : 3 espèces que j’ai encore jamais pu observer.

Et puis il y a la pie-grièche grise, qui est la plus grande de la famille : celle-ci, pour le moment, je ne l’ai observée que très brièvement, et de très très loin, en décembre 2020 sur la chaîne des Puys en Auvergne. C’est la photo bonus ! 😉

© Oeil Sauvage / Richard Holding

Les émotions ça se partage !

8 thoughts on “La pie-grieche ecorcheur en 5 rencontres

  1. Virginie Mekongo says:

    Elles sont toujours à couper le souffle ces photos ! Merci pour ces images qui stimulent l’imagination tout en nous révélant la beauté du réel Richard !
    … Et happy new year too 😉!

  2. ploton says:

    magnifiques photos de cette pie -grièche que j’ai eu la chance de rencontrer et de photographier faisant moi même un peu de photographie animalière
    mes photos sont loin de cette qualité bravo et merci de ce partage
    je viens de découvrir votre blog a l’émission de france bleu
    je n’ai pas de blog

    1. Richard Holding says:

      Merci beaucoup Jean-Jacques, c’est sympa d’avoir visité mon blog après mon passage à France Bleu ! La qualité est aussi liée au matériel, mais l’important c’est avant tout l’émotion que cette passion nous procure 🙂

  3. ploton says:

    la passion et le matériel je l’ai mais c’est le manque de temps et surtout depuis les confinements,j’avais aménagé un peu mon jardin mais la sécheresse est passée par là
    je vais revenir visiter assidument votre blog
    bonne continuation
    j.jacques

    1. Richard Holding says:

      Merci beaucoup !
      Et un grand bravo pour cette série de dessins, très forte. Cela me donne envie de les voir en vrai. J’ai beaucoup entendu parler du « Printemps silencieux » (1962 !), il faut vraiment que je le lise.
      Richard

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