Le petit peuple sauvage de la ruine

L’un de mes critères, quand je cherchais un appartement dans la Drôme, était d’avoir un vis-à-vis bien assumé. Bizarre me direz-vous ! N’y voyez aucun voyeurisme malsain de ma part : comme lorsque j’habitais en Normandie, je rêvais d’une fenêtre donnant sur un univers d’enchantement. Souvenez-vous, cette querelle entre la pie et l’écureuil, ce jeu de cache-cache des petites chouettes chevêches, ou encore ce vol rasant d’un hibou moyen-duc au-dessus des herbes folles ! Si vous êtes un habitué de ce blog, vous savez que mes rencontres photographiques avec la faune sauvage commencent souvent dès la fenêtre de la cuisine ou du salon 🙂

La Drôme donc. L’appartement que j’ai choisi donne sur un jardin semi-sauvage à l’anglaise, d’où s’érigent les 4 murs d’une ruine en pierre aux bords d’une petite rivière. Des arbres d’essence variée ajoutent au romantisme de ce lieu secret, parmi lesquels des aulnes, des peupliers, un tilleul et plus loin un saule-pleureur. Dans ce décor de rêve, le locataire précédent m’avait parlé au téléphone d’écureuils roux qui couraient régulièrement le long de la ruine, à 30 mètres de la fenêtre ! Autant vous dire que je n’ai pas mis bien longtemps à signer le bail 🙂 

2 ans et demi plus tard, je ne compte pas le nombre d’observations réalisées depuis chez moi. Chaque nouvelle journée est une promesse de surprises ! Ayant accumulé pas mal de photos d’espèces différentes fréquentant la ruine, j’ai eu envie de vous en partager une petite sélection. De vous inviter chez moi, en quelque sorte 😉 

Toutes les photos que vous allez voir ci-dessous ont donc été faites depuis ma propre fenêtre, été comme hiver. Pour rester dans le thème, je n’ai retenu que les photos où l’on voit la ruine. J’ai bien sûr fait d’autres photos de faune depuis la fenêtre comme des oiseaux en vol, ou posés dans les arbres. Sur ce blog, je vous ai déjà parlé, par exemple, de cette extraordinaire scène au mois d’août 2019, où guêpier et loriot se partageaient la même branche ! Ou encore cette petite chevêche d’Athéna, en septembre de la même année, cachée dans le tilleul à quelques mètres à peine de moi…

Trêve de blabla, place donc aux photos ! (cliquez pour les agrandir)

Georges, le rougegorge familier. Il m’a fallu attendre longtemps avant de le voir se poser sur la ruine celui-là ! Pris le 2 février 2020, à 8h34.

Une pie bavarde, une graine dans le bec. Les pies rodent souvent dans le jardin, mais ne s’arrêtent pas très souvent sur la ruine. Le 16 mars 2020, à 9h20 du matin.

L’écureuil est clairement l’animal que j’ai vu le plus souvent parcourir sur la ruine. Parfois 2 en même temps. Je ne vous partage qu’une photo seule photo aujourd’hui, puisque j’ai prévu de consacrer tout un album dédié à la vie des petits rouquins ! Ici la photo a été faite le 2 novembre 2020, à 9h20.

Rougequeue noir, juvénile. Une photo qui date du 24 juillet 2019, à 7h54. Les rougequeues comptent parmi les oiseaux les plus populaires sur la ruine. Un couple avait son nid tout près, et venait nourrir ce jeune, posté à bonne distance de ma fenêtre.

La toujours élégante mésange bleue, toujours en mouvement ! Ses visites sur la ruine se sont comptés sur les doigts d’une main, je n’ai donc pas eu beaucoup d’occasions de lui tirer le portrait. Ici le 27 janvier 2021, en début d’après-midi.

En hiver, le suspense est toujours à son comble. Quelles espèces, cette année, viendront visiter la mangeoire ? J’ai eu la chance d’observer le rare gros-bec cassenoyaux, mais il n’a pas voulu se mettre en évidence sur la ruine. Autre oiseau bien sympathique, qui nous rend parfois visite à cette saison : le pinson du Nord ! Pris le 18 janvier 2020, à 11h du matin.

Autre grand favori de la mangeoire, l’hiver, le chardonneret élégant ! Son costume de clown n’en fait pas forcément un gentil, c’est d’ailleurs sans doute l’oiseau le plus égoïste et tyrannique ! Ici par une froide journée de janvier 2020.

Celui-là, je l’ai trop rarement observé par ma fenêtre : le Serin Cini ! A ne pas confondre avec le tarin des aulnes et le bruant jaune. Photographié le 14 janvier 2021, en début d’après-midi.

Une grosse photo pou un gros oiseau : le Geai des chênes, l’un des plus habitués de la ruine sauvage ! Ils viennent toujours en petit groupe de 2, 3 voire 4 individus. Photographié le 12 décembre 2020, en début d’après-midi.

L’hiver est aussi une belle occasion d’observer le Tarin des Aulnes, un oiseau qui descend du Nord pour se nourrir des graines des aulnes (d’où son nom), mais aussi parfois à la mangeoire (il préfère picorer les graines qui tombent au sol). Un bel oiseau que j’ai toujours grand plaisir à photographier quand l’occasion se présente. Photo faite le 29 janvier 2021 à 12h30.

Le pigeon ramier aussi, aime se promener sur la ruine à la recherche de nourriture ! L’oiseau a beau être très commun, je ne me lasse pas de le photographier pour autant, surtout s’il se montre devant ma fenêtre 😉

Un Pic Vert, celui auquel je ne me serais jamais attendu ! Et pourtant… Le 13 juin 2020, à à 8h19 du matin, c’est bien un oiseau de la famille des pics qui s’est posé non sur un arbre, mais sur de la pierre ! Un jeune de l’année. Il n’a heureusement pas essayé de se casser le bec sur la ruine 🙂

Infiniement plus commun que son cousin nordique sous nos latitudes, le Pinson des Arbres s’est aussi posé à bonne distance de mon poste d’affût. Ici un beau mâle, le 1er février 2020 à 9h du matin.

Le même jour, Mme Pinson des Arbres s’est aussi montrée sur la ruine, postée un peu plus en hauteur que le mâle. C’est sans doute elle qui commande !

Je suis très heureux (et chanceux !) d’avoir pu observer cet oiseau depuis chez moi, un jour de pluie le 30 avril 2021. Il s’agit d’un gobemouche noir ! Globalement plus rare que son cousin le gobemouche gris. Quelques individus ont stationné dans le jardin quelques jours, puis sont repartis en voyage.

Autre belle surprise : la bergeronnette des ruisseaux ! J’entendais souvent son petit cri, le long du ruisseau dans le jardin, mais il m’a fallu attendre plus de 2 ans avant de la voir se poser sur la ruine. j’ai bien cru qu’un couple allait nicher dans la ruine, puisque j’ai observé deux individus pendant toute une semaine, semblant chercher une cavité propice. Hélas, elles ont finalement disparu.
Les émotions ça se partage !

14 thoughts on “Le petit peuple sauvage de la ruine

  1. Steve Z says:

    Salut Richard,

    Quel plaisir de parcourir tes beaux albums, je reçois toujours ta newsletter depuis de nombreuses années, et je m’en réjouis à chaque fois !

    Je ne perds pas espoir de te recroiser un de ces jours ! Peut-être dans la Drôme …

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