Avec son 1m75 d’envergure, c’est l’un des plus grands animaux à plumes de France, et un beau sujet pour s’entraîner à la photographie d’oiseaux. Le héron cendré, tout de suite reconnaissable à ses trois couleurs de plumes (gris – blanc – noir) et son long poignard de bec jaune-orange, est présent partout en basse altitude, là où il y a alternance de bois et de plans d’eau – rivières, lacs, étangs. Il se nourrit surtout de poissons, mais aussi d’amphibiens, et peut même s’attaquer à des serpents. On le voit le plus souvent au bord de l’eau, mais il fréquente aussi les champs cultivés, et même les parcs urbains !
Toujours très élégant, le héron se tient souvent immobile, à l’affût, en attendant l’opportunité de pêcher un gardon ou embrocher une grenouille. En vol, il replie son cou en forme de S, et a un battement d’ailes lent et ample. Vue sa grande taille et son vol plutôt régulier, c’est le sujet parfait pour s’exercer à la prise d’oiseaux en vol.
Héron des villes
Comme avec d’autres oiseaux qui fréquentent les milieux urbains, le héron cendré de ville est nettement moins farouche que son cousin campagnard. Je me souviendrai toujours de ce magnifique spécimen rencontré un beau jour de printemps posé sur un rocher en plein milieu d’un des étangs du parc Monceau, à Paris. Il y avait des gens en pagaille, comme toujours dans cet espace vert très prisé, à quelques mètres seulement de l’oiseau, mais ce dernier n’en avait que faire ! Il était pleinement concentré sur sa pêche du midi. Je n’avais pas mon appareil ce jour-là, mais si je l’avais eu, je n’aurais même pas eu besoin d’un long téléobjectif – 100mm, 150mm aurait largement suffi.
Mon appareil je l’avais par contre, à Tours, en 2015, lors d’une promenade en bord de Loire. Un magnifique héron se trouvait sur un rocher dans le fleuve, au pied d’un pont. J’ai eu largement le temps d’affiner mon cadrage et tenter une pose lente, pour avoir cet effet d’ondulation :
Photographes des villes, soyez donc à l’affût ! La règle est simple : là où y’a du poisson, là y’aura du héron ! Bon, pas à chaque fois, mais par exemple à Paris, autour du lac Daumesnil et du Bois de Vincennes, vous pouvez être sûr qu’il y aura un héron peu farouche quelque part.
La photo qui illustre cet article a aussi été faite en ville – sur le Loing, à Montargis, cette “Venise du Gâtinais” comme on la surnomme, où il y a une belle diversité d’oiseaux d’eau (canards, fuligules, aigrettes, Martin-Pêcheurs, etc.). J’ai préféré cadrer à travers la végétation, déjà pour ne pas le déranger, mais aussi pour obtenir un résultat artistique plus original qu’une prise de vue plus documentaire.
Héron des bois
Le héron niche dans un arbre, en groupe, souvent sur une île boisée au milieu d’un lac, ou dans un endroit difficilement accessible par l’homme, pour garantir sa tranquillité. Lorsque l’on tombe sur une héronnière en plein saison des naissances, cela fait un raffut impressionnant ! Il y en a un célèbre au Parc du Marquenterre, où les hérons se partagent l’emplacement avec d’autres grands oiseaux tels les aigrettes, les cormorans ou les spatules blanches.
Les hérons des campagnes ne sont pas simples à photographier, malgré leur grande taille, car ils sont plus craintifs de l’homme, et possèdent une excellente vue – ils peuvent vous griller même à travers les buissons !
L’idée est donc, si vous ne voulez pas passer des heures immobile dans un affût pour avoir un portrait en gros plan, de se tenir à distance, d’utiliser une longue focale (au moins 200-300mm) et de composer avec le paysage environnant. Cela offre de belles possibilités créatives de cadrage, et d’ambiances, selon les saisons.
Le grand avantage du héron, c’est qu’il reste immobile. Si vous êtes bien cachés, ou êtes plus loin de lui à distance de sécurité, il vous laissera largement le temps de réfléchir à votre composition. Le meilleur de la journée sera toujours le matin ou le soir, là où les lumières sont rasantes, et mettent en valeur le sujet et la végétation qui l’entoure.
Souvent, en balade, je me suis fait surprendre par un héron caché dans la verdure ou dans un caniveau – dans ces cas-là, c’est pas mal d’avoir son appareil au poing, prêt à dégainer – même si on préférerait qu’ils ne se sentent pas dérangés par les humains ! Voici par exemple une photo fait le 1er juillet 2018 ; regardez comme le héron retourne légèrement la tête pour voir quel animal étrange je suis :
Parfois, la voiture peut être d’un grand secours, pour photographier sans déranger. Sur cette photo ci-dessous, le héron était bien camouflé au milieu dans ce champ, son long cou blanc-gris se fondant avec les plantes. Je me suis arrêté au bord de la route, et depuis mon siège j’ai utilisé ma plus longue focale (420mm) par la vitre pour immortaliser la scène.
Galerie photo
Une petite sélection de mes autres meilleures photos pour terminer (+ une petite surprise, tout à la fin !). En espérant que ces quelques conseils vous seront utiles et vous donneront envie de photographier le plus commun des grands échassiers ! Vous pouvez aussi retrouver mon album Flickr consacré aux hérons & aigrettes.
Je vis aussi dans un coin bourré de volatiles en tous genres… J’ai un verger à côté de mon jardin et les merles, les rouge-gorge, les tourterelles (qui chassent les pies !), les mésanges et autres bouvreuils forment une ravissante « basse-cour » 🥰
Quant aux bords du Golfe (du Morbihan), les oiseaux de passage y nichent l’hiver, des « nuées » de bernaches et autres dont j’ignore les noms, mais échassiers, petits et grands…
Tu y ferais de belles photos !
Merci beaucoup pour ce commentaire Agnès ! Je ne connais pas du tout le Morbihan, mais je suis sûr en effet que ça me plairait beaucoup, vu comme tu décris si bien le coin 🙂
merci pour vos conseils et pour les partages ,c’est toujours un vrai plaisir vos photos
et merci à vous pour vos commentaires encourageants !