Printemps 2022, dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, direction le sud-est à l’assaut des montagnes de l’arrière-pays niçois. Loin du tumulte politico-médiatique qui agite la France, nous nous accordons quelques jours de “repos” pour découvrir quelques-unes des richesses naturelles des Préalpes d’Azur – un parc naturel régional créé en 2012, nettement moins connu et fréquenté que celui du Verdon.
C’est ici le sud : les paysages sont somptueux, la biodiversité est superbement riche et variée, mais la lumière plutôt dure à cette époque de l’année, à moins de se lever aux aurores ou de déambuler à la lumière du couchant. Oui, sauf que c’est plutôt en pleine journée que nous sommes tombés sur la plupart des curiosités !
Pas grave, cela ne m’a pas empêché de faire des images d’autant plus qu’il a plu et fait gris par moments… si si !
Voici une sélection qui vous permettra de découvrir cette magnifique région à travers sa faune et sa flore – j’espère qu’elles vous plairont !
La première grosse surprise pour nous a été l’observation, aux abords d’un petit village perché d’où on devinait la Méditerranée, d’un rare monticole de roche ! Et plutôt que sur une roche, c’est dans un arbre que nous l’avons surpris… sous la pluie.
En fait, on se rendra compte que cet oiseau se plaît plutôt bien dans le sud, puisque nous en verrons d’autres les jours suivants, sur des roches cette fois !
Cet oiseau fait la taille d’un merle, et il est l’un des mes préférés. Je vous avais déjà raconté tous les efforts que j’avais dû consentir pour voir mon premier, dans la Drôme, après une heure de voiture, une nuit de bivouac, et une raide ascension à pied au petit matin !
Autre petit joyau d’oiseau, trop rarement aperçu : le tarier des prés ! Il ressemble beaucoup au tarier pâtre, plus commun, mais s’en distingue par un épais sourcil blanc (le mâle).
En montagne, dans les zones ouvertes et rocailleuses, on peut souvent compter sur la présence du traquet motteux, un fidèle compagnon des randonneurs qui profite des cairns indicateurs pour se mettre à l’affût ! Au printemps, le mâle revêt un superbe plumage nuptial noir et gris, avec un ventre clair rose-orangé.
Dans les zones forestières, d’autres passereaux se font beaucoup plus discrets. C’est le cas du pouillot de Bonelli, facilement reconnaissable à son chant, mais pas forcément évident à déceler dans les branchages.
Notre petit perroquet à nous, le bec-croisé des sapins, est lui aussi un habitué des forêts alpines et toujours un régal à contempler.
La mésange huppée, elle, est plus commune mais ce qui l’est moins, de commun, c’est de tomber complètement par hasard sur une nichée au cœur de la forêt ! J’ai consacré une histoire à part entière à cette rencontre ici.
Plus commun encore, sans doute, le grimpereau que l’on retrouve un peu partout, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il est simple à photographier ! Ce matin-là, la chance était avec moi, tout comme la belle lumière de sous-bois.
C’est en sortant de la forêt, enfin, que nous avons eu la joie de croiser depuis la voiture une huppe fasciée, un oiseau vraiment singulier que j’ai pu beaucoup fréquenter pendant le confinement de 2020.
Nous l’avons vue depuis la voiture, et notre joie était d’autant plus forte que quelques instants auparavant, c’est aussi depuis la voiture que nous avons observé un magnifique renard en fourrure d’hiver ! C’est d’ailleurs le seul mammifère qu’il nous a été donné d’apercevoir, à part quelques biches la veille – trop furtives pour l’appareil photo…
Côté reptiles, pas de serpents à l‘horizon mais quelques superbes lézards verts, dont celui-ci qui se cachait dans l’herbe à quelques centimètres du chemin de rando.
Quant aux insectes, c’est pendant ce séjour que j’ai vu mon premier papillon vert, la Thècle de la ronce, une superbe découverte !
Vert à l’extérieur, mais orange à l’intérieur, comme vous pouvez le voir sur cette photo duo, où j’ai réussi à photographier l’envol du papillon ainsi que d’un autre petit insecte dont je ne connais pas le nom !
Photographier les papillons en vol est toujours un sacré défi, mais faut croire que jour-là le hasard m’a réussi : alors que j’étais affairé à photographier un beau bouquet de cistes cotonneux, un citron de Provence s’est incrusté dans mon cadrage, bien lui en a pris !
Autre papillon merveilleux, la Diane ou Thaïs, que je n’ai que trop peu observé par le passé, ici posé sur une fleur de muscari.
Côté flore, les célèbres pivoines n’étaient pas encore en fleur, mais nous avons découvert la primevère marginée avec ses belles petites feuilles dentelées.
Et pour finir cette petite escapade naturaliste, quoi de mieux que le Loup ?! C’est le nom d’une belle petite rivière qui passe en dessous du village de Gréolières…
Merci si vous m’avez lu jusqu’ici, et je vous dis à très bientôt pour une autre merveilleuse escapade… dans un coin encore plus sauvage des Alpes !