Lophophanes cristatus ! Non, ce n’est pas la formule magique pour jeter un sort au premier braconnier croisé, c’est le nom scientifique que l’on donne à l’étonnante mésange huppée.
Lophophanes cristatus ! A peine ai-je déclamé la formule enchantée que l’oiseau apparut dans un pin, quelques mètres devant moi… Vous ne me croyez pas ? Vous avez raison ! Voici comment cela s’est vraiment passé : en plein cœur du Parc naturel des Préalpes d’Azur, en avril 2022, nous marchions sur un chemin forestier peu connu des randonneurs, lorsqu’une petite huppée vola devant nous, puis disparut dans la cavité d’un vieil arbre déchu. Lophophanes cristatus ! me suis-je dit, silencieusement dans ma tête… C’est le printemps, et on vient de tomber complètement par hasard sur une nichée de mésanges huppées !
Avec tout le temps devant nous, un reste de thé dans le thermos, nous décidons de nous asseoir tranquillement à bonne distance pour assister à ce petit spectacle imprévu.
C’est la première fois que je tombe sur leur nid, mais des mésanges huppées j’avais déjà eu la chance d’en observer, en pleine nature… ainsi que dans mon propre jardin ! C’était en 2017, en Normandie, à la mangeoire installée pour les oiseaux afin qu’ils résistent à l’hiver particulièrement froid cette année-là. Depuis mon petit affût, j’avais obtenu ce magnifique portrait à contre-jour.
Je me souviens aussi d’une superbe randonnée dans le Vercors, à la fin de l’été 2019, où j’avais croisé à quelques minutes d’intervalle un pic mar, un rouge-queue à front blanc, puis des mésanges huppées de très près, dont celle-ci, où l’on voit bien la couleur rouge de son œil.
Mais revenons à notre tea party dans les Alpes maritimes. La lumière est un peu dure, en ce début d’après-midi, mais c’est plutôt pas mal pour la photo d’action. Photographier la mésange sortir comme une flèche de sa petite loge, ça ferait une belle image !
Après quelques minutes d’attente, une mésange arrive, une proie dans le bec. Elle met longtemps avant d’aller à sa loge nourrir sa progéniture, comme si elle cherchait à chasser d’autres insectes histoire d’avoir le bec plein.
J’attends le bon moment pour déclencher, car avec un oiseau aussi petit et une jungle de branches dans tous les sens, je ne suis pas assuré d’avoir une vue bien dégagée. J’ai à peine 2-3 secondes pour saisir le moment où elle a la bonne idée de se poser sur une branche bien isolée, avec un fond intéressant.
Vient le moment où elle rentre dans sa loge. Quand sortira-t-elle ? Impossible à prévoir, l’humain que je suis a des réactions bien trop lentes ! Heureusement, une fonction plutôt maline de mon appareil photo me permet d’anticiper sur l’action à venir, en enregistrant des photos quelques fractions de secondes avant que je n’appuie à fond sur le déclencheur. Grâce à ça, j’obtiens quelques photos plutôt sympas, comme celle-ci.
Pendant la petite demi-heure que nous passons avec les mésanges (on se rendra vite compte qu’elles sont deux à nourrir leurs oisillons à tour de rôle), on assiste à plusieurs entrées et sorties de la loge, mais je ne ferai pas de meilleure photo. Parfois, les mésanges ressortent le bec plein de ce qui ressemble à des sortes de gros vers blancs : en fait elles enlèvent les crottes du nid !
C’en est fini pour cette petite histoire ! Je vous dis à bientôt, avec un récit concernant une autre créature huppée 😉
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