De la campagne à la montagne en passant par la mare au fond du jardin : pour mon calendrier de l’année 2023, j’ai opté pour une certaine continuité avec l’année 2022, en piochant dans ma photothèque des images d’animaux à poils et à plumes toujours 100% libres et sauvages ! 13 photos pour un voyage faunistique à travers des milieux très divers, des étangs de Camargue aux volcans d’Auvergne, en passant par le Poitou et les massifs alpins de la Vanoise, du Dévoluy, et même de l’Italie.
Couverture
Août 2021, juste avant midi – le pire horaire pour la photo animalière ! On se baladait tranquillement avec le chien sur une belle piste forestière lorsqu’on remarqua ce jeune chevreuil, devant nous, en train de brouter au milieu des fleurs sauvages. On s’arrêta pour l’observer : il leva la tête, nous regarda, puis continua à manger comme si de rien était ! Ce jour-là, je n’avais qu’un petit téléobjectif sur moi, j’ai donc tenté de m’avancer discrètement pour le cadrer au mieux dans cette ambiance bucolique. Si vous regardez bien, vous verrez tout en bas de la photo une tâche rousse : c’est l’oreille de Goupil, le petit chien ! Après quelques instants, le chevreuil s’en alla paisiblement dans la forêt.
Janvier
Une rareté pour commencer l’année : le lagopède alpin, aussi surnommé perdrix des neiges ! La particularité de cet oiseau qui nous vient tout droit de l’ère glacière, c’est la mue de son épais plumage qui, à la saison froide, devient intégralement blanc pour lui permettre de passer totalement inaperçu dans la neige. Oui, sauf qu’avec le changement climatique et la neige qui se raréfie, il est de plus en plus souvent exposé à la vue de tous, et notamment des prédateurs… Cette photo, je l’ai faite dans le massif du Dévoluy, dans les Hautes-Alpes, à l’automne 2021. Pour le chercher, il m’a fallu grimper très haut, pendant plusieurs heures. Un effort largement récompensé, comme je l’ai raconté en détail ici !
Février
Après plusieurs jours à randonner dans le Parc des Préalpes d’Azur sans voir le moindre bout de poil sauvage, c’est finalement depuis la voiture que j’ai croisé ce magnifique renard ! Je me suis arrêté à l’endroit où je l’ai vu traverser la route, 100 mètres devant moi, et par chance l’animal s’était assis dans la végétation comme s’il attendait que j’arrive pour lui tirer le portrait. Nous étions en avril, en réalité, mais j’ai choisi cette photo pour le mois de février car le printemps arrive toujours plus tard en altitude, et que maître Goupil était toujours habillé de sa belle fourrure d’hiver !
Mars
La lumière dorée de Camargue… Il faut la voir pour le croire ! Cette immense zone humide, la plus grande de France, est un paradis pour toutes sortes d’oiseaux d’eau, comme je vous l’ai déjà raconté dans cette histoire. Les moments propices aux belles observations sont toujours le petit matin et la fin de journée. Voici une aigrette garzette, une espèce relativement commune, plus petite que sa cousine la grande aigrette, mais plus grande que son cousin le héron garde-bœufs, plus trapu, lui aussi paré de plumes blanches.
Avril
Quoi de plus commun qu’un merle noir me direz-vous ! Et pourtant, je ne me lasserai jamais de cet élégant oiseau de nos jardins avec son oeil cerclé d’orange et son bec carotte ! Et puis, l’observer sous la pluie, à l’entrée du printemps, des gouttelettes qui ruissellent sur son dos, cela promet une bien belle photo…
Mai
Quoi de plus reposant que de se laisser bercer par le concert de coassements des grenouilles au printemps ? Certains ne sont pas de cet avis, allant même jusqu’à saisir la justice pour obliger leurs voisins à reboucher leur mare… Chez ces amphibiens, l’orgie est plus souvent nocturne, mais en pleine journée aussi on peut surprendre leur petit manège, à condition d’arriver discrètement et vite se faire oublier. Après, le grand défi, c’est d’appuyer sur l’obturateur au bon moment, mais il me faut vous avouer que je suis quelque peu aidé par la technologie, avec un appareil magique qui commence à prendre des photos avant que je ne commence à réagir à ce que j’ai devant les yeux !
Juin
Voici une autre rareté qui m’a fait beaucoup rêver la première fois que j’ai découvert son existence : le monticole de roche ! C’est une sorte de petit merle coloré, que l’on peut espérer croiser en montagne à la belle saison sur les pentes rocheuses et ensoleillées. Dans la Drôme, il m’avait fallu monter assez haut pour le rencontrer (histoire à lire ici), mais dans l’arrière-pays niçois, j’ai eu la surprise d’en apercevoir jusqu’aux abords des petits villages perchés !
Juillet
A quelques mètres du sentier de randonnée, dans une prairie d’altitude du magnifique Parc de la Vanoise, un bouquetin esseulé qui se fiche royalement de ma présence ! Ces grands herbivores de la famille des bovidés n’ont pas fini d’impressionner avec leurs immenses cornes, et leur statut d’espèce protégée facilite leur reconquête de toute la chaîne des Alpes. L’espèce, autrefois chassée à foison, avait frôlé l’extinction il y a 100 ans !
Août
Plus discrète, moins commune que ses cousines bleues et charbonnières, la mésange nonnette mériterait bien d’être rebaptisée mésange colibri ! Lors d’une randonnée dans le Puy-de-Dôme, un jour d’août 2021, nous avons admiré son agilité à tenter de se poser sur les feuilles de cette plante qui est faux-ami de l’ortie (Galeopsis segetum) pour accéder à ses fleurs montées en graine. Une chance d’avoir pu saisir cet individu avec autant de netteté !
Septembre
Le guêpier d’Europe est l’un des oiseaux les plus colorés qu’on a la chance d’observer en France ! Et si le plumage de celui-ci vous paraît un peu lavé, c’est tout simplement parce qu’il s’agit d’un jeune de l’année, observé dans la Drôme courant août. L’oiseau arc-en-ciel ne reste pas longtemps sous nos latitudes, juste le temps de s’accoupler, de couver, et d’élever les jeunes jusqu’à qu’ils soient aptes à tenter la grande traversée de la Méditerranée. Si les guêpiers préfèrent le soleil du sud de la France, en raison du changement climatique ils remontent chaque année de plus en plus au Nord, jusqu’à nicher pour certains de l’autre côté de la Manche !
Octobre
Cette photo de chamois est la seule du calendrier faite en dehors de France. Nous sommes ici dans les Alpes italiennes, à l’automne 2019, dans une vallée très préservée, sans chasse ni menaces ! Enfin, il leur faut tout de même se méfier des loups, que nous n’avons hélas pas vus… Pour cette image, à l’instar du renard de février, je l’ai faite depuis ma voiture, ou presque ! Le chamois était tout tranquille, au bord de la route, j’ai juste fait quelques mètres en dehors du véhicule pour trouver un cadrage intéressant, ceci afin de valoriser l’animal dans une magnifique ambiance pluvieuse et automnale ! Pour plus de détails et de photos sur ce séjour italien, je vous renvoie vers cette histoire richement illustrée.
Novembre
Retour en Vanoise ! J’ai eu énormément de réussite pour immortaliser le vol de ce gypaète barbu, le si précieux vautour casseur d’os dont j’ai découvert l’aire de reproduction un peu par hasard, un jour de mauvais temps. Après l’avoir observé dans un trou de falaise pendant plusieurs minutes, l’oiseau a volé dans ma direction, comme s’il voulait me jauger. Un moment inoubliable avec l’un des géants ailés les plus rares de France !
Décembre
Terminons l’année en beauté : cet animal surmonté d’aigrettes qui vous regarde dans la pénombre de l’heure bleue d’un soir d’hiver en ferait fuir plus d’un ! J’avais entendu depuis quelques soirs son grave et troublant “Houu…. Houu…” résonner dans la vallée derrière chez moi, alors je suis sorti pour essayer de comprendre où il habitait exactement. Pour cela je suis monté au-dessus de la vallée, afin d’avoir un point d’écoute plus large. Mais je n’ai pas eu besoin de marcher bien longtemps avant de surprendre ce hibou Grand Duc perché au milieu d’un pin ! Le soleil était depuis longtemps couché et il ne restait plus que quelques faibles lueurs de jour dans le ciel. Juste ce qu’il fallait pour tenter une ou deux photos… Quelle émotion !!